Life sciences : Un actif à part, entre intérêt grandissant et maturité en devenir

Par Publié le : 19 juin 2024Catégories : Lettre M2

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L’actif « Life sciences », issu du secteur de la santé, englobe des bâtiments et des installations destinés tant aux industries pharmaceutiques que biotechnologiques et médicales. Il se distingue par sa mixité, son aspect multiforme souple et adaptable, associant à des laboratoires ou clusters de recherche, des bureaux et des entrepôts de logistique pharmaceutique.

S’il connait un développement soutenu outre-Atlantique, au Royaume Uni  ou aux Pays-Bas depuis une dizaine d’années, le concept reste émergent dans beaucoup de pays européens. Toutefois l’allongement de l’espérance de vie induit par les progrès de la médecine et par des facteurs socio-économiques plaide en faveur d’un secteur prometteur qui suscite un intérêt croissant, avec toutefois des spécificités dans ses usages :

En premier lieu, le « Life Sciences » s’inscrit dans un cadre collaboratif favorisant les échanges  entre la recherche, la pratique médicale et l’activité tertiaire. Les acteurs passent du bureau au laboratoire en étroite relation avec les praticiens, et cette souplesse est partie intégrante de cet écosystème ou le télétravail a peu de place.

En second lieu, les équipements  techniques liés aux activités de recherche et d’innovation distinguent un immeuble « Life Sciences » de tout autre. Ainsi les promoteurs doivent anticiper et penser une conception plus technique, plus évolutive et flexible, avec les Start-Up qui constituent une part importante de ce secteur.

Par exemple, une foncière de développement spécialisée, à l’origine d’un projet de 24.000 m² à Villejuif, met l’accent sur un marché encore émergent mais dont le développement de partenariats avec collectivités, universités, centres hospitaliers, a permis une offre immobilière adaptée

De leur côté, les investisseurs commencent à s’intéresser à cette classe d’actifs, dite encore « alternative », qui leur permet de se diversifier et se montre résiliente face  aux fluctuations de la crise immobilière, d’abord du fait de son potentiel de développement, ensuite parce que la tendance au regroupement en clusters, avec un esprit « Campus » des différents acteurs, accroit la productivité, le partage de connaissances  et rassure les investisseurs.

Certes, le secteur  pâtit encore de son image de  marché de niche, entourée d’un certain flou conceptuel et stratégique : les investissements réalisés sur un actif Life sciences sont coûteux mais ils sont aussi pérennes sous réserve de ne pas se tromper, car les usages collaboratifs plaident pour demeurer sur un même site à long terme -générant d’ailleurs des valeurs locatives élevées. Mais le marché manque encore de références, le secteur ayant moins de 5 ans d’ancienneté sur notre territoire, et la transition d’un environnement public vers un environnement privé n’étant pas achevée.

Pascale Ben Baruch

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