La Réinvention du Bureau

Depuis la pandémie, le télétravail est devenu brutalement une norme pour la plupart des entreprises dans le tertiaire. Les conséquences pour l’immobilier tertiaire ont été significatives, comme pour le résidentiel (espace bureau à domicile, recherche d’éloignement pour « être au vert »)… Quatre ans après le premier confinement, le « travail hybride » s’est imposé. Il est plébiscité par la majorité des salariés tertiaires et nombreux collaborateurs se verraient bien en télétravail à 100 % – ce que des entreprises ont envisagé avant de se raviser constatant la perte de sérendipité, d’esprit d’équipe, de culture d’entreprise, de formation. Ainsi, l’effet de balancier corrige t’il les excès, avec désormais une à deux journées de télétravail par semaine. Certaines entreprises anglo-saxonnes vont même jusqu’à revenir totalement en arrière, cherchant à passer de 100 % de télétravail au lendemain du Covid-19, à 0 %.

Néanmoins, le pli est pris, les mentalités ont évolué à la vitesse de l’éclair et le défi pour les dirigeants est devenu celui de donner envie aux collaborateurs de revenir au bureau.

Ainsi les espaces de travail ont-ils été repensés, jusqu’à l’extrême pour les sièges sociaux des grandes entreprises soucieuses d’attirer et de garder les meilleurs talents : bien-être, ambiance « cocooning », postes de travail flexibles en espaces ouverts favorisant les échanges mais aussi zones fermées et insonorisées, mobilier et décoration à partir de matériaux « recyclés haut de gamme », digitalisation intuitive de la climatisation, des communications, de l’audiovisuel, services IT pour les dysfonctionnements… Simultanément, les services foisonnent : restauration d’entreprise qualitative, multiple aux décors soignés, conciergerie, crèche et service de garde d’enfant, salle de sport et de détente…

Globalement, cela se traduit par un poste de travail pour 1,4 collaborateur, donc par un excès de surfaces de bureaux par rapport à la situation antérieure au covid, et le surplus n’est pas près de se résorber avec un taux de croissance du PIB inférieur à 2 %.  

Au moins, dans un environnement immobilier morose, les conseils en stratégie immobilière optimisation de la valeur d’usage et en aménagement de bureaux (« Workplace », Architectes d’intérieur, « Space-planners », « Designer d’espaces », « Tenant representation », AMO) ont une activité en fort développement, étoffant considérablement à tous les niveaux leurs équipes d’ingénieurs et directeurs de projets, architectes et consultants….

Sonia de Foucaucourt