D’un été à l’autre…

Si la cartographie immobilière est complexe et le marché protéiforme, il apparait clairement que le focus se porte désormais sur les actifs existants et que de nouveaux enjeux se font jour. Coté RH, un nouveau cycle commence, des tendances se confirment :

• Les métiers de la transition énergétique sont très demandés : l’âge d’or a commencé pour les acteurs du conseil spécialisé et de l’ingénierie, mais ces derniers manquent d’experts et de managers. Le besoin est pressant en conception/certification/exploitation/audit et conseil/CVC. Le réemploi et l’économie circulaire se structurent… L’ESG est dorénavant une source de création de postes en direction centrale. Par ailleurs, des spécialités naissent autour de l’ingénierie financière verte (Taxonomie/SFDR-Sustainable Finance Disclosure Regulation, réglementation visant à promouvoir la durabilité dans la finance en Europe)/ LTECV (Loi Relative à la Transition Energétique pour la Croissance Verte)… Enfin, les profils travaux Réhabilitation/Rénovation vont être de plus en plus demandés pour accompagner les opérateurs dans la revalorisation d’actifs obsolètes.
• Des métiers qui évoluent et des profils valorisés : le volume important d’immeubles tertiaires à retravailler va amener les équipes d’Asset management à se muscler et à être imaginatives afin d’apporter des réponses créatives et préservatrices de valeur, mais aussi pour enrichir leurs services permettant de fidéliser leurs clients. La tendance devrait aussi mettre en avant les monteurs d’opérations (salariés ou AMO), capable d’amener des solutions de redéveloppement sur des actifs à repenser (comme dans les foncières de défaisance dans les années 90).
• Les métiers du financement et de l’analyse financière se retrouvent au cœur du jeu : le durcissement du financement est propice à l’éclosion d’une 2nde vague de « fonds de dette », ce qui va consolider cette activité, de niche jusqu’à présent. Les profils recherchés viennent des banques, de l’analyse financière et du conseil. La situation du marché remet aussi en exergue le rôle du banquier (et des experts), la LTV est le nouveau juge. Par effet miroir, la raréfaction du crédit va porter les investisseurs pour comptes de tiers (IM-AM/SGP) à intensifier et diversifier la recherche d’argent à investir, la fonction « relation investisseur » connaîtra probablement de nouvelles tensions en termes de recrutement.

…Mais d’autres surprises vont sans doute surgir dans l’almanach immobilier ! Le marché est en phase de redéfinition d’une grande partie de ses fondamentaux et l’été 2024, d’un été à l’autre, nous en dira davantage sur ce monde en pleine mutation…

Christophe Blas