Le bâtiment à la croisée des chemins !

Le secteur de la construction neuve et de la rénovation n’a finalement pas trop souffert de la crise sanitaire. Les carnets de commandes sont pleins et le secteur embauche, du compagnon au cadre supérieur.

Les chantiers d’amélioration de la performance énergétique sont boostés par le dispositif public « MaPrimeRenov ». Cette tendance prévaut également pour le parc immobilier tertiaire afin d’obtenir les labels attendus par le marché.  

Après une période très calme en 2020 / début 2021, les groupes de BTP sont de nouveau activement sollicités par les maîtres d’ouvrage pour relancer des études de projets souvent initiées antérieurement, mais intégrant les ajustements post covid.

En cette fin d’année nous constatons la redynamisation globale du secteur, poussée par un fort rattrapage et l’adaptation aux nouvelles tendances, dont des exigences environnementales renforcées, l’économie circulaire, l’innovation et la R&D. 

La profession se réinvente : matériaux performants, décarbonés, bio-sourcés, innovants et répondant aux attentes. De nouvelles méthodes (réemploi), technologies (bâtiments connectés), de nouveaux outils apparaissent, accompagnant l’acte de construire.

Cette dynamique est contrariée par des marchés en pénurie, sur les matériaux entraînant inflation et rallongement des délais, sur les emplois qualifiés pour de nombreuses fonctions.

Nous avons été particulièrement sollicités sur les métiers de la direction de projets : direction de travaux (directeurs travaux, chefs de projet, directeur de centre de profit…) en entreprise générale mais aussi en ingénierie et en MOD / AMO-conseil.

Les entreprises de la construction recherchent aussi des profils issus de l’amont, développement commercial et études (directeurs et ingénieurs, techniciens études de prix). Sur les profils études et métrés, tout le monde en cherche, personne n’en trouve. Le profil est totalement pénurique et les entreprises doivent externaliser la fonction auprès d’économistes de la construction, cabinets, indépendants et conseils…

L’innovation et la digitalisation portent des métiers récents et évolutifs (BIM, maquette 3D.…) uniquement accessibles aux ingénieurs. La filière du réemploi, l’économie circulaire en général, vont sans aucun doute générer une nouvelle organisation du travail et des métiers qui n’existent pas encore, nécessitant compétences, expertises et formation spécifiques.   

De façon générale, aujourd’hui beaucoup plus qu’hier, l’entreprise doit être innovante et attractive, cultiver sa marque employeur, se différencier et permettre à ses « talents » de se former et de s’épanouir durablement.

Caroline Schütz-Ferreira et Laurent Derote

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